Dans son dernier roman, Vanessa Bamberger palpe le mal être adolescent et dresse le portrait d’une jeunesse sous pression, tout en interrogeant la parentalité.
Cette histoire a deux personnages principaux, pour chacun d’eux l’autrice opte pour une écriture bien particulière : des chapitres consacrés à Roxane, la jeune adolescente, se dégage une certaine musicalité, liée à des phrases rythmées, saccadées propres au rap ou au slam. Les punchlines s’enchaînent et le langage argotique est un peu déroutant au début mais au final, on ne peut qu’en saluer la maîtrise.
À l’opposé, les chapitres dédiés à François, cardiologue et père d’un jeune ado (qu’il a bien du mal à comprendre) sont écrits de manière plus classique et là c’est d’ailleurs la musique classique qui y est citée en abondance.
Ce côté « deux salles, deux ambiances » montre deux mondes qui s’entrechoquent avec fracas… " L'enfant parfaite " est un roman puissant qui sonde la musique des cœurs et ne laisse pas indifférent.
« Cyril m’appelle ma poule ma poulette ma dinde mon canard ma caille. J’aurais voulu être sa princesse, son phare, sa bataille. Pas sa volaille »
« J’ai voulu échanger avec lui au sujet de l’écologe mais il a veski. Il a dit, très peu pour moi la vie à reculons, comme au dix-neuvième siècle, moi j’aime le béton et les avions, ta petite Suédoise me fout les jetons ».