"Lucky" est un film où il ne se passe rien mais qui n'en dit pas moins. Il ne quitte pas d'une semelle son héros qui arpente sa petite ville selon un circuit bien rodé. Lucky a quatre-vingt-dix ans. Il occupe son quotidien entre ses passages au bar pour voir les amis, ses mots croisés, ses émissions télévisées, son verre de lait et ses cinq exercices de yoga. Mais au fond Lucky se sent bien seul et a peur de la mort qui approche. Et puis, un beau jour, voilà Lucky qui s’effondre au cours d’un exercice, ce qui justifie l’intervention du docteur du village.
Lucky" est un film qui fait du bien à l'âme, tout autant qu'il fait réfléchir à notre propre vacuité et au sens qu'on veut bien donner à nos existences. "Lucky" est donc un petit bijou de sensibilité qu'il faut regarder pour trouver un certain bonheur de vivre. Sauf qu’au lieu d’être un tire larmes qui puise sa passion dans le lacrymal, Lucky garde cette pertinence, ou même cette impertinence pour glorifier la vie, dans cette envie de continuer à sourire devant l’inévitable.
"Lucky" est d'autant plus poignant que Harry Dean Stanton, l'acteur principal, meurt quelques mois plus tard.