Un film venu de Thaïlande, c’est tellement rare que ça ne se refuse pas. Le cinéaste Pat Boonnitipat, qui nous est parfaitement inconnu, nous offre une vraie plongée pleine d’amour dans cette Thaïlande encore portée par ses traditions: vous découvrirez notamment, comment prendre rang dans une file d’attente, comment les jeunes parlent aux morts pour les guider dans la ville et, surtout, la meilleure façon d’être heureux dans cette mondialisation numérique qui envahit les cerveaux !
Le film aborde des thèmes profonds et universels : le traitement des personnes âgées, la solitude de celles-ci, le devoir envers nos aînés, ou encore le rapport au deuil et au culte des morts. Ces sujets sont magnifiquement explorés à l’écran, offrant des scènes à la fois touchantes et hilarantes qui nous confrontent à des réalités bien trop souvent ignorées.
Pat Boonnitipat nous livre un portrait réaliste (et attristant) de l'hypocrisie et de l'injustice qui gagnent les familles lors de la fin des patriarches. Ah, l'argent, l'argent...ce joli poison qui coule dans les veines des meilleures relations aimantes. Aussi, comment ne pas s'identifier, ne pas sourire, ne pas verser la (grosse, très grosse) larme dans ce film qui met en lien un petit-fils vénal (il n'est là que pour "gagner des points d'héritage") qui apprend peu à peu à préférer sa mamie à une liasse de billet, apprend la valeur de la vie, le respect aux décédés, qui apprend tout simplement à être quelqu'un de bien. La mamie, de son côté, a un fort caractère, ne mâche pas ses mots (elle nous fait sourire, et nous rappelle de beaux souvenirs...). Vraiment : Pat Boonitipat a visé juste, vous vous reconnaîtrez forcément dans quelques portraits, priez juste pour que cela soit du bon côté de la morale!





